08/02/2015
Le cardinal Burke contre le pape François
Après le reportage sur François et ses ennemis :
Diffusé aujourd'hui à l'heure du déjeuner, le reportage de France 2 (notre note d'hier) a confirmé exactement ce que nous pressentions. Le cardinal Burke, en 2015, est dans l'état d'esprit de Mgr Lefebvre en 1975 : il fait un faux procès au pape, lui prête des intentions et en déduit que sa mission – à lui, Raymond L. Burke – est de « résister ». Autrement dit cet homme est totalement hors sujet. Il montre une incompréhension radicale de la situation du catholicisme : a) dans le monde actuel, b) spécialement en Occident. Et il est le premier cardinal – depuis sept siècles – à s'afficher en leader d'une opposition religieuse au successeur de saint Pierre : situation redoutable dont le public catho n'a pas l'air de saisir la gravité.
Burke vient de se placer publiquement en chef de file d'une « sensibilité » ; ce qui va contribuer à la transformer en parti, alors qu'il aurait fallu la résorber.
Cristalliser un malaise pour en faire une partisanerie, créer un schisme subliminal : exactement ce qu'il ne fallait pas faire !
La « sensibilité » que Burke exploite, en quoi consiste-t-elle ? En une méfiance et une crainte envers le Magistère : de génération en génération depuis 1962 (ouverture de Vatican II), cette crainte et cette méfiance accusent la hiérarchie de « brader la doctrine de l'Eglise ». C'est un faux procès. Il repose sur une incompréhension radicale du devoir essentiel de l'Eglise, qui est d'appliquer toujours à nouveau l'Evangile dans un monde dont les données changent. Les craintifs et les méfiants ne veulent pas de cette aventure (qui est pourtant celle de l'Eglise du Christ) : c'est parce qu'ils veulent être rassurés, entendre et voir toujours les mêmes choses. Au XIIIe siècle ils auraient détesté François d'Assise... Ils oublient que la doctrine chrétienne n'est pas un capital à préserver mais un don à répandre (l'amour du Christ transmis par l'Eglise), et que la démarche chrétienne consiste, non à se rassurer, mais à s'ouvrir : à la grâce et à autrui. Dieu n'est pas « le plus puissant des législateurs » : il est le Don perpétuel, et nous sommes, disait Simone Weil, médiateurs entre Lui et la portion de création qui nous est confiée.
Nous ne sommes donc pas les gardiens d'une législation. Le refroidissement de la mystique en juridisme est la tentation catholique (les autres confessions chrétiennes ont leurs propres tentations qui sont différentes) ; quand le cardinal Burke nous déclare que tout réside dans la stricte application du droit canon, il est dans le refroidissement. On comprend qu'il rejette François, qui est la chaleur.
Toute mystique se dégrade en politique, disait Péguy. Quand le chrétien se refroidit spirituellement (ce qui s'accompagne soit de laxisme, soit d'intégrisme doctrinal*), il cesse de considérer que tout homme est son frère : la religion devient un moyen de discriminer l'humanité en « amis » et en « ennemis », chose éminemment rassurante. D'où la politisation inhérente aux intégrismes : et par exemple, la fascination que les néo-païens identitaires exercent sur une frange des jeunes cathos de droite en France. C'est ainsi que l'on dérape hors du catholicisme à force de se vouloir catholique intransigeant. Se barder de certitudes, refuser d'être vulnérable, vouloir être homogène et compact, c'est cesser d'être chrétien.
Une fraction du catholicisme français, américain, et même italien, va-t-elle vers cette errance derrière on ne sait quels joueurs de flûte ? L'émission de France 2 a jeté une lumière cruelle sur Sandro Magister, journaliste italien spécialisé dans les couloirs du Vatican et les intrigues des salons romains. Le reportage montre un Magister agité, confus, hâbleur, tenant des propos insultants envers le pape François, et allant jusqu'à affirmer – sans aucune sorte de preuve – que les cardinaux du conclave « se posent des questions sur la pertinence de leur vote ». Il faut savoir que Magister bénéficie d'une aura d'hyper-compétence dans certains milieux catholiques français, et qu'il a sous son emprise plusieurs chroniqueurs parisiens. On peut compter sur ce réseau pour étouffer les répercussions du reportage de France 2 et couvrir la progression du malaise, alors qu'il faudrait le mettre en lumière pour y remédier.
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* « Intégrisme » ne veut pas dire fidélité à la doctrine, mais crispation-dégénérescence par refus de la grâce. (L'intégriste refuse les changements d'inflexion suggérés en Eglise par l'Esprit Saint).
Fellini ? Non, Burke.
18:09 Publié dans Eglises, Idées, Pape François | Lien permanent | Commentaires (27) | Tags : pape françois
Commentaires
MARTHE
> Comme disait Marthe Robin, que Burke ferait bien de méditer : "Je préfère avoir tort avec l’Église que raison contre Elle."
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Écrit par : Basta / | 08/02/2015
MAGISTER
> Curieux, ce M. Magister selon qui des cardinaux se poseraient "des questions sur la pertinence de leur vote" : confond-il un conclave avec l'assemblée générale d'un club de pêche à la ligne ? Ou, en des termes plus sérieux, ignore-t-il l'existence du Saint-Esprit ? Pas très catholique, dans ce cas...
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Écrit par : sven laval / | 08/02/2015
LEUR OBSESSION
> ... ou méditer sur le "sentire cum Ecclesia" jésuite. Je crois que c'est Ignace qui disait que si vous pensez blanc et que l'Eglise dit noir, c'est que c'est noir, et qu'un jésuite doit y adhérer sans réserve. Bien sûr, c'est un peu brut comme idée, mais lorsqu'un cardinal veut faire le pape à la place du pape, ça devient Iznogoud...
L'obsession d'un Antéchrist à Rome mine les milieux sedevacantistes. Est-ce un nouveau type de sedevacantisme qu'on a là?
Cela dit si les cardinaux doutent d'avoir bien choisi, les disciples ont douté aussi en entendant le Christ tenir des propos dérangeants... François n'est pas le Christ, certes, mais je trouve étonnant que les cardinaux doutent alors que l'Eglise devient enfin Sacrement, Evangile à la face du monde, sur toute la Terre, pour toutes les nations, notamment auprès des païens, SANS QU'UN IOTA de la Loi passe: ça devrait plutôt les confirmer. On n'est pas à un paradoxe près...
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Écrit par : Sophie6 / | 08/02/2015
PRIER POUR LUI
> Prions et espérons que son avenir ne soit pas celui d'un Mgr Lefèbvre, mais qu'il sache revenir "à Pierre", avec ceux qui l'auront suivi dans la défiance envers le pape.
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Écrit par : Gégé / | 08/02/2015
TEXTILE
> Ce qui m'étonnera toujours, c'est l'amour des froufrous à dentelle chez ces prélats qui regardent les gays comme des dépravés... Le pape serait-il un peu trop viril à leurs yeux? Les verra-t-on à la cardi-pride ??? (Bon, je sais, c'est facile. Je ne donne pas dans l'anticléricalisme de base: c'est une juste un constat d'ordre ... textile).
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Écrit par : Sophie6 / | 08/02/2015
RIEN DE BON
> Comment Benoit XVI a-t-il pu le nommer cardinal? n'y avait-il pas des signes avant-coureurs de sa dérive schismatique? son tempérament égocentrique, sa recherche effrénée des costumes tape-à-l'oeil, son amour immodéré de la politique de parti, son ultra-juridisme, - tout cela n'augurait rien de bon.
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Écrit par : Blaise / | 08/02/2015
LOOK
> Non, franchement, même les plus folles des gays à la gay-pride n'oserait pas rêver s'habiller comme ça !
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Écrit par : Pierrick / | 08/02/2015
FRANQUIN
> On reprochera ce qu'on voudra à François (ce qui n'est pas mon cas)... Toujours est-il qu'un pape qui a la même signature (du point de vue graphique) que Franquin ne peut pas être foncièrement mauvais...
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Écrit par : Fernand Naudin / | 08/02/2015
MUSULMANS ET CHRÉTIENS
> Puisque l'on parle d'évangélisation (pour ne pas tomber dans l'esprit de parti) ... je viens de terminer un livre qui m'a bouleversé, qui est le témoignage d'un jeune couple (avec 3 enfants, mais a priori ils ne sont pas FM - lol) qui a choisi de vivre dans une cité HLM des quartiers Nord de Marseille, avec l'association Le Rocher :
http://www.editionsducerf.fr/html/fiche/fichelivre.asp?n_liv_cerf=10096
http://www.lavie.fr/medias/diaporamas/a-marseille-un-jour-avec-une-famille-qui-a-choisi-la-cite-23-12-2014-58934_76.php
http://assolerocher.org
Au moment où beaucoup se demandent - au moins en leur for intérieur- s'il ne serait pas sage, par précaution, de massacrer nos compatriotes musulmans jusqu'au dernier, ce livre est un message d'espoir. Sans dissimuler les difficultés rencontrées, les auteurs insistent sur la nécessité de la rencontre en vérité, de la relation de personne à personne pour changer les coeurs...moi-même, je crois de plus en plus en cela (même si je reconnais être peu doué pour les relations humaines, ce qui limite un peu les possibilités de mise en pratique... heureusement, dans un couple, on est deux -lol).
Face à un musulman (même un salaf'), un chrétien n'a strictement rien à perdre à afficher sa foi. Au mieux, une amitié peut naître. Au pire, on devient un adversaire...mais que l'on respecte (pour un musulman pieux, c'est l'incroyance qui est haïssable).
Petit témoignage personnel : il y a une vingtaine d'années, j'ai fait mon service national, comme homme du rang, dans la Royale. Mes classes dans un contingent où il y avait peu d'étudiants (sur 600, on devait être une dizaine à avoir le bac ou plus ; j'étais le seul à avoir Bac+5). Beaucoup de gars des quartiers Nord de Marseille, qui espéraient être affectés ensuite à Toulon, donc pas trop loin de chez eux.
A l'époque, j'étais un jeune converti, donc un peu inconscient. Je me souviens d'une des premières questions posées aux gars de ma chambrée : "savez-vous s'il y a la messe ici?" Question, qui, je le sens avec le recul, m'a littéralement sauvé.
Je me suis rendu compte à quel point un musulman était, quelque part, "programmé" pour respecter quelqu'un qui croit, qui le dit et, surtout, qui l'applique...
Egalement symptomatique : le fait que certains parents musulmans préfèrent mettre leurs enfants dans l'enseignement catholique, où l'Eternel est (au moins censé être) honoré, plutôt qu'à l'école publique...
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Écrit par : Feld / | 08/02/2015
LÀ OÙ "ÇA N'EXISTE PAS"
> Le cœur de l'homme est compliqué, Blaise. Le cardinal Burke est aussi loué par ses collaborateurs pour sa grande droiture et sa compétence...
Sinon Sophie6, je suis tout à fait d'accord avec vous. Je constate de mes yeux et de très près que la fascination immodérée pour les dentelles et froufrous liturgiques fonctionne, chez certains clercs, comme un "cache-sexe" pour des passions bien moins avouables, en particulier dans les communautés "tradisantes" dans lesquelles ils se trouvent. Communautés où, évidemment, "ça n'existe pas". Il faut aussi prier pour eux. Ils sont souvent dans des situations de détresse et de solitude affective terrible.
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Écrit par : MA / | 09/02/2015
SON DROIT ?
> Je trouve que vous allez un peu loin. J'ai écouté le reportage comme vous. Burke a seulement dit qu'il regrettait Benoît XVI. Je ne vois pas où est le mal ? Après tout c'est son droit. Pourquoi aller chercher Lefevre et les Carbonari de 1825 !!!
Bernard
[ PP à Bernard
Non : Burke n'a pas "seulement dit qu'il regrettait Benoît XVI". Vous n'avez pas écouté le reste ? Veuillez alors le relire (ici par exemple)...
Pardon de vous le dire : mais votre réaction d'esquive est celle que je craignais de la part des tenants d'une certaine "sensibilité".
Comme d'autres, vous niez le problème.
C'est que ce problème est très gênant pour des "papistes" mais qui avaient érigé ce cardinal en Grande Référence.
Contrairement à ce que vous dites, le parallèle avec Mgr Lefebvre saute aux yeux. Je crois savoir de quoi je parle : en 1974, j'ai fait à Ecône l'un de mes premiers reportages de jeune journaliste. C'était l'époque où la FSSPX n'avait pas encore rompu avec le reste de l'Eglise.
Ce que j'y ai entendu, de la bouche de Mgr Lefebvre et de son entourage, était de même nature (dans les procédés mentaux) que ce que dit actuellement le cardinal Burke.
Ce qui est grave, c'est qu'ensuite il y a eu le pontificat revigorant de Jean-Paul II, puis le pontificat "doctrinal" de Benoît XVI (avec l'instructif épisode Fellay), mais qu'aujourd'hui une frange de ceux qui avaient applaudi Jean-Paul II et Benoît XVI montrent qu'ils n'avaient rien compris puisqu'ils se mutinent contre François. Lequel est pourtant dans la continuité profonde de ses prédécesseurs !
Je dis continuité "profonde" : une continuité au-delà des apparences.
Des apparences qui sont manifestement essentielles pour Burke et ceux qui en ont fait leur totem ; un totem avec neuf mètres (anti-canoniques) de cappa magna...
ps - Ne me faites pas dire que je "vais chercher les Carbonari de 1825", comme si je ne trouvais que des arguments passéistes à opposer au passéiste Burke. Je n'ai parlé des Carbonari qu'en réponse au message d'un commentateur qui avait trouvé le mot "libéralisme" dans un article de la Porte Latine. Ma réponse sur ce point précis ne concernait donc que l'ambiance culturelle de la FSSPX : non les positions anti-François de Mgr Burke. ]
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Écrit par : Bernard / | 09/02/2015
IRONIE
> Selon nos sources, l'Esprit-Saint s'interrogerait sur la pertinence de son choix.
JG
[ PP à JG - Attention, J., il va y avoir des mal-comprenants pour prendre au premier degré
votre ironie bergogliophile ! ]
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Écrit par : JG / | 09/02/2015
L'INSÉCURITÉ
> Selon nos autres sources, Patrice de Plunkett agirait en service commandé des Chevaliers
du Saint-Sépulcre pour dézinguer le patron de l'Ordre de Malte.
(Lol, comme on dit).
JG
[ PP à JG
Je suis en capacité, comme on dit, de démentir cette rumeur de la façon la plus formelle !
En outre, et heureusement pour les "Maltais", leur grand-maître n'est pas ce cardinal US mais fra' Matthew Festing (des ducs de Manchester)... Burke n'est que "patron", titre qui ne désigne que la fonction de représentant du Saint-Siège auprès de l'Ordre : un majestueux placard.
Il pourra y ranger ses neuf mètres de cappa magna. ]
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Écrit par : JG / | 09/02/2015
LES DEUX FRANÇOIS
> Les maux de l’Église et deux réponses : saint François d'une part, Luther de l'autre, sous la plume de Bernanos dans "Frère Martin" :
"« On ne réforme l’Eglise qu’en souffrant pour elle, on ne réforme l’Eglise visible qu’en souffrant pour l’Eglise invisible. On ne réforme les vices de l’Eglise qu’en prodiguant l’exemple de ses vertus les plus héroïques. Il est possible que saint François d’Assise n’ait pas été moins révolté que Luther par la débauche et la simonie des prélats.
Il est même certain qu’il en a plus cruellement souffert, car sa nature était bien différente de celle du moine de Weimar. Mais il n’a pas défié l’iniquité… il s’est jeté dans la pauvreté… Au lieu d’essayer d’arracher à l’Eglise les biens mal acquis, il l’a comblée de trésors invisibles, et sous la douce main de ce mendiant le tas d’or et de luxure s’est mis à fleurir comme une haie d’avril… L’Eglise n’a pas besoin de critiques, mais d’artistes… L’Eglise n’a pas besoin de réformateurs, mais de saints. »
Ce texte est cité par Charles Vaugirard dans un excellent article :
http://cahierslibres.fr/2013/10/francois-et-la-reforme-de-leglise/
On sait de quel côté se situe le pape François. Au delà du mystère d'iniquité l'amour de la Vérité ne peut que triompher.
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Écrit par : isabelle / | 09/02/2015
LIVRE
> Heureusement, pour nous sauver des religions qui, comme chacun sait, ne font qu'engendrer la violence, la LICRA en partenariat avec l'Education nationale a rédigé un excellent petit livre : "100 mots pour se comprendre".
On peut être certain qu'il sera généreusement distribué dans les CDI, peut-être même à chaque élève. Le voici en PDF
http://eduscol.education.fr/cid85800/eduquer-contre-le-racisme-et-l-antisemitisme.html
Les articles concernant de près ou de loin le christianisme sont rédigés par un quelqu'un qui fait autorité : le père François Lefort des Ylouzes, frère de l'ancienne ministre de la
Recherche du gouvernement Juppé.
http://www.leprogres.fr/faits-divers/2013/02/10/le-pere-lefort-en-quete-de-justice
Affaire à creuser...
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Écrit par : isabelle / | 09/02/2015
WINDSOR TOUCH
> Notre liturgie est révisée non pas pour "faire pauvre", mais parce que un certain nombre de ses aspects s'expliquaient parce qu'on était avant la radio et la télévision.
Avant la radio et la tv, quand les pèlerins allaient à Rome ils ne voyaient et n'entendaient presque pas le pape (qui apparaissait comme un minuscule point blanc au balcon de St Pierre en ouvrant simplement les bras).
Idem pour les cortèges: sedia gestatoria, mitres démesurées, chasse-mouches, cappa magna des cardinaux (que le cardinal Burke aime tant, c'est vrai qu'on dirait qu'il sort d'un tableau de Philippe de Champaigne !); il fallait matérialiser physiquement la présence et le passage du pape au milieu des foules.
Aujourd'hui, un certain nombre de ces éléments ont été simplifiés par le concile Vatican II car ils apparaissaient uniquement comme étranges et insolites et risquaient de ne pas beaucoup rapprocher nos contemporains du Christ.
Pour autant il ne faut pas faire comme du temps du communisme, sur le tombeau de Lénine avec des dirigeants ternes, tous avec un chapeau gris et un pardessus passe-muraille. Après tout les anglais ont gardé leur protocole ("Windsor touch") tout en vivant dans une démocratie.
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Écrit par : B.H. / | 09/02/2015
PAS TOUT SEUL
> Votre réponse ne me convainc pas. Je pense que les ennemis du pape François sont surtout la Curie Romaine ( et pas Burke tout seul). Mais surtout beaucoup de vos confères journalistes, des économistes, des patrons etc...
Bernard
[ PP à B. - J'en suis bien d'accord avec vous ! Notre débat ne portait pas là-dessus, mais sur le cas du cardinal Burke. ]
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Écrit par : Bernard / | 09/02/2015
@ Isabelle
> Il est clair que ce "père" n'a aucune idée de ce dont il parle :
"Pour les croyants, il y a deux possibilités : soit Dieu parle à l’humanité, soit Il se cache. S’Il s’exprime, ce peut être par la nature et les prophètes ; pour les chrétiens, c’est surtout
par la tradition, les saints et les Évangiles qu’Il se manifeste."
Tradition ? Saints ?... Merci pour les centaines de millions de protestants, évangéliques...
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Écrit par : Jean-Christophe / | 09/02/2015
CARÊME
> Il reste 9 jours avant le début du Carême, deux idées de retraite en ligne :
- Les Dominicains
http://www.caremedanslaville.org/
- Les Carmes
http://www.carmes-paris.org/inscription-careme2015/
histoire de remettre Burke à sa place : dans l'armoire.
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Écrit par : Martin Desprêts / | 09/02/2015
MALAISE
> Bizarre quand même. Je ne tiens pas Bouyer pour un "hérésiarque" (il est bilieux mais je l'aime bien); je suis gay; les positions écologistes et économiques du pape ne me dérangent en rien (normal, je suis anti-libéral); je suis attaché à la liturgie traditionnelle, mais sans exclusivisme (je serais plutôt sympathique aux "tradismatiques", si j'en connaissais près de chez moi); je ne suis ni ne puis être d'aucune chapelle. Pourtant, François me met mal à l'aise. Alors, docteur, c'est grave? Quel stéréotype m'attacher comme étiquette?
Benoît
[ PP à Benoît - Keep calm and read Wodehouse. ]
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Écrit par : Benoît / | 09/02/2015
@ Benoît
> Ce qui est grave, c'est de vouloir partager votre ressenti avec la terre entière. Qu'est-ce que cela peut bien nous faire que la tête du pape ne vous revienne pas? c'est votre affaire.
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Écrit par : Blaise / | 09/02/2015
@ Feld,
> Ton témoignage me touche immensément ! Je crois comme toi que ce qui nous sauve, c'est notre immersion dans ce réel de la relation humaine, quel qu'en soient les contextes. Oui, c'est bien là que les fantasmes fiévreux se dégonflent, que les coeurs s'ouvrent et que la grâce nous attend. Et pour les procès en "angélisme", laissons pisser...
Dans cette poussière du réel, "l'image" que nous avons du musulman (construite pour fixer en lui une menace) se désintègre très largement, et laisse place à l'être incarné, dans sa complexité et dans tout ce qui nous relie à lui, aussi bien dans ses misères que dans ses grandeurs. Nous partageons dans le fond les mêmes.
Joie et espérance indescriptibles que de vivre ce qui, avant tout, nous relie à nos frères musulmans!
N'étant pas beaucoup plus doué que toi, voir encore moins, pour la relation humaine, je rends grâce pour ces musulmans, notamment des parents d'élèves, qu'il m'est donné de rencontrer tous les jours.
Dans la parole ou dans le silence, par une discussion ou par un simple regard ouvert, s'y joue quelque chose de très profond qui, je le vis, me transforme.
Je le perçois de façon d'autant plus vive depuis "les événements" du 7 janvier dernier. C'est fou ce que le déchaînement des forces de division est en train de libérer un immense désir de communion, vécue au ras des pâquerettes du réel!
Peut-être qu'obscurément, ce qui suscite chez certains de la haine à l'égard de François, c'est son attrait irrésistible pour cette étincelante joie simple du réel plutôt que pour les mornes fastes et sublimes parures.
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Écrit par : Serge Lellouche / | 09/02/2015
PAS D'ACCORD
> Le cardinal Burke a bien sûr tort, d'un point de vue hiérarchique.
Mais il faut se rappeler que le but, unique, de l’Église est de propager le message du Christ. Et il semble, statistiquement, qu'elle est de moins en moins bonne dans sa mission, au fur et à mesure qu'elle s'éloigne de ce qui fut "sa façon de faire" pour donner dans la modernité (hum... le modernisme, n'est-ce point une hérésie qui fut officiellement condamnée par l’Église ?)
Le pape François est "aimé" par les média, mais ce n'est pas sûr que cela soit un bon signe. Il n'aime pas le libéralisme (donc il est contre la liberté... très gênant, en fait pour un fils du Christ). Il n'aime pas trancher/heurter (heum, qui a dit "je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"... surement un mauvais exemple).
Et les séminaires, il les remplit ? Et les églises ?
François
[ De PP à François
Permettez-moi quelques réponses factuelles :
1. L'Eglise ''de moins en moins bonne'' dans sa mission d'évangélisation ?
Si vous faisiez de l'évangélisation de rue (comme beaucoup de gens que je connais), vous ne diriez pas ça. L'accueil fait aux chrétiens depuis l'arrivée de François a changé.
2. ''Donner dans la modernité'' ? que voulez-vous dire ?
3. Modernisme et modernité sont deux choses différentes. Pourquoi mélanger le ''modernisme'' (un problème intellectuel 1900 qui n'a plus rien à voir avec notre époque) avec le fait, normal pour des évangélisateurs, de tenir compte du terrain de la ''modernité'' (on n'évangélise pas hors-sol) ?
4. Curieux reproche à faire à un pape, que celui de vivre vigoureusement l'Evangile et ainsi de le rendre sympathique (même ''aux médias'') ! Feriez-vous partie des gens qui souhaitent être haïs ? Saint Paul et saint Pierre vous conseillent le contraire : a) ''malheur à moi si je n'évangélise pas'', b) ''soyez prêts à rendre compte à qui vous le demande de l'espérance qui est en vous'' : et pour qu'on vienne vous le demander, la première condition est de ne pas se barricader dans un bunker avec neuf mètres de cappa magna.
5. ''Il n'aime pas le libéralisme, donc il est contre la liberté'' ? Alors là, vous m'inquiétez sur le plan de la doctrine sociale. La tradition catholique est anti-libérale : lisez les encycliques sociales depuis Léon XIII ! Le milieu catho franco-américain ne s'est laissé polluer par l'ultralibéralisme de business-school que très tardivement, au tournant des années 1990, et cette parenthèse est en train de se refermer. Par ailleurs le libéralisme n'est ni la liberté d'entreprendre, ni la liberté civique ! C'est une idéologie qui aboutit à supprimer toutes les valeurs autre que marchandes et spéculatives ; d'où sa condamnation constante par tous les papes.
6. Un ''fils du Christ'' suit l'Evangile, qui lui enseigne qu'on ne peut servir deux maîtres à la fois : Dieu et l'Argent ! (Matthieu 6,24). Le libéralisme consiste à servir l'Argent.
7. ''Il n'aime pas trancher/heurter (heum, qui a dit "je ne suis pas venu apporter la paix, mais le glaive"... sûrement un mauvais exemple)'' ? Je ne comprends pas ce que vous dites-là. François est au contraire familier des coups de poing sur la table : cf. la volée - ô combien méritée - qu'il a administré aux gens de la Curie à Noêl.
8. ''Et les séminaires, qui les remplit ?'' Toute la planète catholique, sauf l'Europe occidentale libérale bourgeoise.
9. ''Et les églises'' ? Même réponse qu'au point 8. ]
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Écrit par : François / | 09/02/2015
CAEN
> Je rebondis sur le point 8 de PP en réponse à François : affligeante fermeture du séminaire de Caen qui comprenait... 17 séminaristes! Peut-être bien que les séminaires se rempliraient si on les laissait ouverts quand ils fonctionnent pas trop mal...
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Écrit par : Maud / | 11/02/2015
OFFICINES
> Bravo, à Patrice de Plunkett pour sa fine analyse. Quant à Sandro Magister, ne supportant plus ses propos, je lui ai adressé un courriel lui demandant pour quelle officine il travaillait : du pape François à Enzo Bianchi, on se demande qui peut trouver grâce à ses yeux...
Il m'a répondu assumer la pleine responsabilité de ses positions.
On attend que d'autres assument la leur en refusant d'être ses relais en Francophonie. Fort heureusement la déontologie journalistique n'est pas morte chez les vrais journalistes !
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Écrit par : Patrick-F. / | 16/02/2015
BLOG
> réflexions de Gabriel Privat (son blog) sur le cas Burke : https://gabrielprivat78.wordpress.com/2015/02/10/au-risque-du-schisme/
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Écrit par : emmeline / | 18/02/2015
SI JE COMPRENDS BIEN
> Merci emmeline pour ce lien.
Maintenant si je comprends bien le fond du propos, et en substance, le pape est sur le point de commettre une grosse erreur, mais ce n’est pas une raison pour quitter l’Église en claquant la porte. Merveilleux !
Je cite: « Dans le premier cas de figure il s’agirait, de la part du pape, d’une tromperie sur l’enseignement même du Christ et sur la tradition millénaire de l’Eglise, d’un coup de canif planté dans la réalité même du pêché et de la grâce ».
Que ce soit dans cet article ou ailleurs, décidément l’insolence et la prétention de certains frères n’en finit pas de m’abasourdir.
Comme déjà abondamment conseillé sur ce blog, faisons un peu plus confiance en l’Esprit Saint qui guide notre pape et ses cardinaux.
J’ajouterai ceci : tous les matins foulons aux pieds nos certitudes héritées, prions, lisons, écoutons, et alors recommençons nos raisonnements du départ sans sauter à la conclusion.
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Écrit par : JClaude / | 20/02/2015
Les commentaires sont fermés.